Les interrelations usages et travail : l’impensé

Plusieurs études soulignent les liens entre usages de substances psychoactives et augmentation de la souffrance au travail (associée à des troubles psychosociaux, des troubles musculosquelettiques). Pourtant, aucun rapport officiel n’investigue la question du lien entre travail et usages de SPA.

⇨ C’est un nouveau champ de recherche qu’il faut ouvrir. Il s’agit de sortir des schémas moralisateurs qui prévalent en matière de drogues (licites et illicites) et de s’intéresser systématiquement au travail. Il s’agit de comprendre comment les substances psychoactives ne sont pas exclusivement un frein, un risque, mais sont aussi une solution que les individus trouvent pour faire face à leur travail ou aux effets de leur travail.

Le premier congrès Addictologie et travail brise le tabou

⇨ En réunissant pour la 1ère fois des professionnels qui travaillent peu ensemble : chercheurs en sciences du travail (ergonomie, psychologie du travail, sociologie, psychosociologie du travail, psychodynamique), addictologues, praticiens de la prévention, salariés et employeurs.

⇨ En les invitant à étudier les relations entre travail et consommation de substances psychoactives : s’il n’y a pas relation de cause à effet univoque, il faut cesser de faire comme si il y avait d’un côté le travail et d’un autre côté les consommations de drogues, de médicaments psychoactifs, de tabac ou d’alcool.

⇨ En les invitant à évaluer les actions de prévention et le dépistage (vraie ou fausse solution ?...)

L’enjeu est triple : rendre visibles des dynamiques souvent opaques, leur donner une légitimité scientifique, en débattre et les formaliser pour qu’elles puissent circuler et servir à l’action.